Montréal, correspondance
La «guerre du turbot» que le Canada vient de déclarer à l'Union européenne en arraisonnant jeudi un chalutier espagnol n'est pas la première du genre. Depuis l'extension de sa zone maritime en 1977, le Canada s'érige en protecteur des ressources de pêche mondiales.
L'Europe des Quinze et le Canada repartent dans une nouvelle guerre de la pêche. Cette fois, il s'agit de celle du turbot. Pour obtenir la libération de l'Estai, le bateau de pêche espagnol arraisonné jeudi, Bruxelles et l'Espagne menacent le Canada de représailles diplomatiques. «Face à la gravité des événements, l'Union européenne examinera ses relations avec le Canada et étudiera toutes les mesures opportunes, sans en exclure aucune», a affirmé ce week-end Emma Bonino, le commissaire européen chargé de la pêche. Javier Solana, le ministre espagnol des Affaires étrangères, a déclaré que son gouvernement et l'Union européenne doivent décider aujourd'hui «des mesures diplomatiques à leur portée pour libérer le bateau de pêche galicien Estai». Escorté par cinq bâtiments de la marine canadienne, l'Estai était attendu hier à Terre-Neuve, où devaient l'accueillir les ambassadeurs d'Espagne, de France et d'Allemagne à Ottawa.
Hier, le gouvernement canadien ne semblait pas disposé à assouplir sa position. L'arraisonnement a été défendu par le Premier ministre canadien Jean Chrétien, qui affirme que les pêcheurs étrangers déciment les stocks halieutiques à proximité des côtes canadiennes. Dès lors,