LE NOUVEAU PLAN de sauvetage du Crédit Lyonnais fait des vagues chez
la concurrence. Comme d'habitude, c'est Marc Viénot, président de la Société générale, qui est monté au créneau. Hier, il s'est montré particulièrement virulent. Il a déclaré à l'AFP que «le dispositif envisagé par l'Etat risque de créer entre les banques françaises une distorsion de concurrence inacceptable». En même temps, la Société générale faisait savoir qu'elle avait adressé un mémoire au commissaire européen à la concurrence Karel Van Miert pour lui présenter ses «observations» sur le deuxième plan de sauvetage de la banque publique. Le commissaire avait déclaré la semaine dernière qu'il allait ouvrir une enquête sur les deux plans de sauvetage de la banque, alors même que le premier plan daté de l'année 1994 aurait, selon Bercy, déjà été débattu avec la Commission.
Le deuxième plan devrait être présenté à la presse par le ministre de l'Economie, Edmond Alphandéry, très prochainement. Il devrait consister à placer dans un fonds de «defeasance» environ 180 milliards de francs d'actifs, une somme jamais atteinte dans l'histoire de la banque. Le montant de cette somme a beaucoup varié depuis plusieurs semaines, faisant l'objet d'âpres négociations entre les pouvoirs publics et la direction de la banque publique. Avec ce fonds, le Lyonnais serait débarrassé à jamais de tout ce qui pourrit ses comptes et il pourrait repartir d'un bon pied. Voilà ce qui met le président de la Société générale hors de lui, l