Le cri sourd du diesel qu'on enchaîne
- ELLE COURT, ELLE COURT, la rumeur sur le diesel. Un tract anonyme lourdement titré, «Automobilistes utilisateurs de véhicules diesel, ceci vous concerne», a lancé la mécanique. Au programme: «Une taxe de 500 francs par cheval fiscal probablement sous forme de vignette»... «bien sûr après les élections présidentielles».
Prononcer le mot diesel provoque toujours en France une poussée d'urticaire colérique. En janvier, le gouvernement augmentait la fiscalité sur les carburants: plus 33 centimes sur l'essence, plus 4 centimes sur le gazole. Les deux camps se réveillent. D'un côté, il y a les pour, entendez les routiers, les entreprises de transports et les utilisateurs particuliers. De l'autre, les contre, pour l'essentiel les écologistes et les budgétaires à l'affût de nouvelles recettes.
La rocambolesque histoire du tract anonyme démarre à la mi-février dans le sud-ouest de la France. En quelques jours, cela devient une affaire d'Etat. Les journaux spécialisés s'en saisissent, mènent campagne contre cette perfide nouvelle. Auto Plus menaçait dans son numéro du 7 mars de lancer «une campagne si le gouvernement décidait une mesure excessive: vignette ou forte hausse du gazole.» Nicolas Sarkozy, le ministre du Budget, a beau démentir, rien n'y fait, le rumeur court toujours. Même Edouard Balladur a pris la parole, dimanche dernier, contre ce méchant procédé, se défendant de toute intention maligne. Hier, Jacques Calvet, le bagarreur, trouve l