Le Crédit Lyonnais lave ses pertes
Le ministre de l'Economie a annoncé le détail du second plan de sauvetage du Crédit Lyonnais. L'Etat garantit 135 milliards de francs d'actifs, douteux ou non. La banque devra en outre s'alléger de 100 milliards d'actifs et supprimer plus d'emplois que prévu. Quatre informations judiciaires contre X ont été ouvertes dans le cadre de sa filiale Altus.
Ça se passe dans la salle à manger du septième étage à Bercy. Les maîtres d'hôtel du ministère servent le poisson. On est vendredi et Bercy respecte les jours maigres. La vue est maussade sur les grues qui reconstruisent l'Est de Paris et le contraste fort avec un ministre qui exulte en présentant «son» plan de sauvetage du Crédit Lyonnais. Edmond Alphandéry pète la forme, heureux d'avoir mené à terme la négociation la plus incroyable de l'histoire bancaire récente.
Par un subterfuge financier, 185 milliards de francs d'actifs (en brut, soit 135 milliards en net, une fois éliminées les créances dont la banque n'est pas redevable) sortiront des caisses de la banque publique pour être «blanchis» par l'Etat. Autrement dit, presque tout ce que la banque possède dans l'immobilier (créances, immeubles), dans l'industrie (participations), tout ce qui est «périphérique» ou correspond à de l'ingénierie financière complexe (chez ses filiales Altus ou Colbert), tout le cinéma (dont la Metro Goldwin Mayer), tout cela disparaît. L'ensemble sera logé dans un CDR (consortium de réalisation, voir encadré) et l'E