DANS LE DERNIER BULLETIN de l'AFB (Association française des
banques), sorte de bulletin paroissial de la profession sur huit pages de papier bleu, l'éditorial non signé défend l'utilité des banques. Et démontre, via la récente paralysie de l'économie aux Antilles due à la fermeture de certaines d'entre-elles, que les établissements de crédit sont indispensables à la vie économique d'un pays. On s'en doutait, merci. Ce petit édito apparaît surtout comme une maladroite justification pour faire oublier l'immense désarroi dans lequel sont plongées les banques françaises devant la prolongation du risque immobilier. Un sujet dont il n'est quasiment pas fait mention dans ledit bulletin. A 100 milliards l'addition actuelle des provisions sur l'immobilier, on peut s'en étonner. A 200 milliards les prévisions pour les cinq prochaines années, on peut s'inquiéter de la myopie générale. Hormis le groupe Suez, qui a finalement annoncé voici plus d'une semaine qu'il traçait une croix sur l'immobilier, à part le Lyonnais qui utilise la puissance publique pour le purger, aucun banquier n'ose prendre une position claire sur ce qui est pourtant le problème numéro un de la profession.
En Grande-Bretagne, les résultats 1994 des quatre premières banques sont tombés récemment. La première gagne 15 milliards de francs, la seconde 12, la troisième 10 et la dernière 7,5 -soit, à elle seule, plus que la première des françaises. En délivrant ses comptes, la Barclays, numéro un du classement, a bien indi