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Libération

Les quatre bombes à retardement du Lyonnais

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publié le 20 mars 1995 à 1h59

Le plan de sauvetage du Crédit Lyonnais, qui repose sur un écheveau

financier d'une rare complexité (Libération des 18 et 19 mars), clôt une négociation, mais ouvre, pour la banque publique et le pouvoir, quatre autres fronts: fiscal, industriel, judicaire et social.

L'annonce du plan de sauvetage du Lyonnais devait clore une longue négociation, remettre la banque sur les rails, et dégager un dossier ultrasensible de la campagne présidentielle. A écouter les réactions de ce week-end, c'est mal parti. Les parlementaires (pas seulement les chiraquiens) hurlent, les boursiers grincent, la justice s'agite, les syndicats de la banque se mobilisent, les groupes dont la banque est actionnaire s'inquiètent... Petit recensement.

1. Le contribuable Le plan retenu paraît faire porter l'effort sur la banque, invitée à maigrir et à renoncer à l'avance à une partie de ses bénéfices. Mais le montage n'a pas convaincu les quelques parlementaires qui suivent de près le dossier. François d'Aubert, député UDF de la Mayenne et rapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, exige une session extraordinaire du Parlement, ce que refuse catégoriquement le gouvernement. Le député estime que le plan pèche par «excès d 'optimisme». On peut aisément le comprendre. Car que trouve-t-on dans les 135 milliards de francs d'actifs sortis du Lyonnais et installés dans une société financée avec la garantie de l'Etat? L'immobilier, les filiales boiteuses (Altus, SDBO, Banque Colbert), le cinéma