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Libération
Reportage

BMW fuit le mark fort aux Etats-Unis

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publié le 21 mars 1995 à 2h34

BMW fuit le mark fort aux Etats-Unis

A la fin des années 80, la hausse de la monnaie allemande rognant ses marges, le célèbre constructeur a décidé de délocaliser une partie de sa production, et, exploitant la faiblesse du dollar, s'est installé en Caroline du Sud. Spartanburg, envoyé spécial - AU CENTRE-VILLE, le drapeau allemand flotte à la hauteur du «Stars and Stripes». Inaugurée en novembre, l'usine flambant neuve de BMW est, ici, chez elle: soixante-seizième entreprise allemande implantée en Caroline du Sud, elle n'est dans le comté de Spartanburg que la dernière venue d'une longue série qui fait de la région l'une des bases privilégiées des industriels allemands aux Etats-Unis. Depuis BASF, Siemens et Hoechst ­ arrivées dans les années 60 ­ jusqu'à Adidas, Bertlesmann (division musique) et une kyrielle de fabricants de machines-outils, on en compte plus de cinquante dans un rayon d'une soixantaine de kilomètres. Dans cette région conservatrice du Sud américain où plus de 50% de la population revendique des ancêtres germaniques et où les églises sont plus nombreuses que les commerces, les Bavarois sont en terrain familier.

L'arrivée de BMW ­ avec un investissement total de 600 millions de dollars ­ a évidemment relancé le mouvement: l'usine qui emploie actuellement 800 personnes devrait compter environ 2.000 «associés» (le novlangue BMW utilisé ici pour parler des ouvriers, ndlr), quand d'ici deux ans elle produira 90.000 voitures par an. Incapable de résister aux Jap