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Libération

La saga d'Altus , filiale du Crédit Lyonnais (3). Le chic pour se ruiner

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publié le 23 mars 1995 à 2h33

Le chic pour se ruiner

«Libération» a eu accès au prérapport de la Cour des comptes sur Altus et publie en épisodes les grandes aventures financières de cette filiale du Lyonnais de 1990 à 1993, dont certaines ont donné lieu à information judiciaire. Aujourd'hui, le pôle luxe.

En mars 1992, Altus décide d'investir dans le secteur du luxe. La filiale du Crédit Lyonnais, représentée dans cette affaire par Yves Chassagne (ex-directeur des affaires fiscales chez Thomson), signe une convention avec Bernard Courtaud et Jean Bergeron, qui sont chargés de prospecter des entreprises à vendre. Le premier est à la tête d'une société de conseil en recrutement (chasseur de tête), le second a été président du Comité Colbert (qui regroupe les fleurons du luxe français) et patron du bijoutier Chaumet de 1987 à 1991.

Les deux hommes signent un contrat en or. En échange des affaires qu'ils apportent à Altus, ils reçoivent une rémunération égale à 6% des capitaux investis, ils bénéficient également d'une partie de la plus-value lors de la revente des actifs, et ils reçoivent enfin des honoraires de gestion d'un montant égal à 1,5% annuel des capitaux gérés. Impossible pour eux de perdre de l'argent quels que soient les dossiers.

Courtaud et Bergeron vont s'en donner à coeur joie. Premier achat, la Société internationale de la vallée des Baux qui commercialise des produits sous la marque Baumanière, du nom du célèbre restaurant. Acheté 17,4 millions en avril 1992, la société a toujours été déficit