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Portrait

Leonardo Del Vecchio : le lunetier obstiné de Vénétie

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publié le 27 mars 1995 à 1h48

Avec Luxottica, Leonardo Del Vecchio a effacé, dans l'imaginaire

italien, la superbe des géants industriels lombards et piémontais.

Agordo,envoyé spécial S'il ne fallait choisir qu'un seul symbole de la vitalité de l'économie italienne, ce serait lui: Leonardo Del Vecchio, roi des lunettes, fondateur et patron de Luxottica. Il a pris la place des ces condottieri qui, dans l'Europe des années 80, avaient incarné l'Italie séduisante, la grande entreprise conquérante. Les médias de l'époque avaient fait des Agnelli, des Benedetti des stars de l'imaginaire. Mais, aujourd'hui, ces vieilles gloires ont pris quelques rides. L'Avvocato est toujours aux prises avec les difficultés cycliques de l'industrie automobile et le combat difficile pour la qualité. Carlo De Benedetti semble ne s'être jamais remis de la bataille perdue pour la Générale de Belgique et cherche un nouvel essor à l'ombre de l'Etat, dans la téléphonie cellulaire. Silvio Berlusconi s'est jeté dans l'arène politique pour défendre un empire que des nouvelles lois ou des banques créancières pourraient sérieusement redimensionner. Raul Gardini, le challenger de la Coupe de l'America, quant à lui, a payé de sa vie des rêves de grandeur.

Alors, voilà Leonardo Del Vecchio. Prêt à prendre la relève. Celui qui «voit plus loin que les autres» campe désormais dans les premières pages des magazines internationaux, et Forbes lui a trouvé une place dans le classement des hommes les plus riches du monde.

60 ans bien portés -il en fait