Ce n'est pas la première fois que l'économie italienne surprend par
sa capacité à rébondir, et ce n'est pas un hasard si pour ce pays on a souvent employé le mot de miracle. Cette fois, il n'a pas eu lieu, et l'Italie risque bel et bien de décrocher du reste de l'Europe.
Au tournant des années 80, les produits italiens effectuaient une spectaculaire percée sur bon nombre des marchés. L'Italie devenait un véritable laboratoire à idées et un exemple à suivre pour bon nombre de chefs d'entreprise. Notamment pour ceux qui plaidaient pour davantage de tolérance vis-à-vis du travail au noir, ou une législation fiscale moins sourcilleuse. Deux phéno- mènes qui allaient prendre des proportions jugées alarmantes par les Italiens eux-mêmes.
A la fin de la décennie 80, les observateurs soulignèrent que la déliquescence de l'Etat et la dégradation des finances publiques interdisaient toute comparaison sérieuse avec d'autres pays de l'Union européenne (UE). Les accords de Maastricht, en prônant la convergence des politiques économiques et en obligeant les pays signataires à pratiquer une politique de rigueur en matière d'inflation et de déficit budgétaire, ont mis à nu cette faiblesse structurelle de la péninsule.
Résultat, l'Italie n'a pas mis longtemps à décrocher du reste de l'Europe. Il est des signes qui ne trompent pas, et la sortie de la lire du système monétaire européen en est un. Les Italiens ont été évidemment les premiers à s'en plaindre, et la presse n'a pas été tendre avec le «