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Libération

Le secteur automobile américaine redoute une invasion coréenne

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publié le 29 mars 1995 à 1h43

Le patron de Chrysler suggère de «rendre les frontières étanches».

New York De notre correspondant Au moment où s'engage à Tokyo un nouveau round de négociations commerciales entre Américains et Japonais sur les moyens de réduire le colossal déséquilibre commercial dans le secteur automobile entre les deux pays (36 milliards de dollars l'an dernier, soit environ 180 milliards de francs), les regards se tournent, une nouvelle fois, vers les constructeurs coréens. Aux Etats-Unis comme en Europe, beaucoup redoutent qu'ils ne s'engagent sur la voie tracée par Toyota, Honda et Nissan en déclenchant une guerre des prix et une course aux parts de marchés américain et européens. Aux grands maux les grands remèdes. Dans une interview à paraître cette semaine dans le magazine allemand Stern, le patron de Chrysler, Robert Eaton, propose des mesures radicales pour lutter contre cette tentative supposée: «Nous devons rendre les frontières étanches. Pas une seule voiture coréenne ne doit entrer dans le pays», déclare-il en conseillant aux Européens d'adopter une attitude similaire. «Les Coréens poursuivent la même stratégie que les Japonais il y a quinze ou vingt ans. Ils travaillent dans leurs usines avec une énorme productivité et mettent beaucoup d'argent dans les campagnes de publicité», note encore Robert Eaton, qui préconise la fermeté ausi longtemps que les produits américains ne rentreront pas aussi librement sur le marché coréen.

La jeune industrie automobile coréenne a, en effet,