Le ministère français de la Défense est entré dans la phase finale des négociations commerciales et des procédures nationales devant aboutir, très prochainement, à l'achat, «sur étagère» et sans appel d'offres, de cinq avions-espions sans pilote Hunter, acquis auprès des industriels Israel Aircraft Industry (IAI) et TRW Avionics and Surveillance Group (Etats-Unis). La transaction, qui porte sur 150 millions de francs, ulcère les industriels français du secteur, qui s'estimaient à même de proposer leurs propres équipements pour ce marché, l'un des seuls amenés à se développer dans les prochaines années.
L'information et l'analyse des situations tactiques, aussi bien dans le cas d'un conflit ouvert que d'une mission d'interposition, sont devenues absolument cruciales. Mais découvrir ce que prépare un adversaire à quelques dizaines de kilomètres de ses propres lignes ne peut être la tâche exclusive des satellites militaires d'observation: trop lents, trop lourds et, surtout, non déplaçables ponctuellement vers une zone à surveiller d'urgence... D'où l'idée de lancer de petits avions sans pilote appelés UAV (Unmanned Aerial Vehicle) dans la terminologie américaine ou drônes par les militaires français. Dotés d'une hélice, d'un petit moteur et d'une caméra de télévision ordinaire pour la journée, infrarouge ou à imagerie thermique pour la nuit, ils sont capables de se rendre au-dessus d'un point quelconque pour y tourner pendant quelques heures, selon une trajectoire définie par s