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Libération

Malaise social, la contagion gagne

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publié le 29 mars 1995 à 1h45

Les conflits sur les salaires s'étendent aux entreprises privées.

Alors que les syndicats semblent apprécier le «réalisme» de Jean Gandois et ses exhortations en faveur de l'augmentation des salaires dans les entreprises bénéficiaires, l'agitation sociale continue de gagner du terrain: elle dépasse maintenant le secteur des transports, et promet de durer bien au-delà de la fameuse journée noire de demain.

Hier, les syndicats de la Société générale sont, eux aussi, entrés dans la partie, en prenant date pour le 16 avril. Inspirés par les luttes, mais plus prévoyants, la CFDT, la CGT et FO ont en effet appelé les salariés de la banque privée «à une grève» pour «une hausse des salaires et le maintien de l'emploi». Un préavis qui tombe à pic, à la veille d'une réunion de négociations entre les syndicats et la direction de la Société générale qui doit se tenir aujourd'hui. Avant-hier, c'était la CGT qui appelait les salariés d'EDF-GDF à rejoindre les grèves de la RATP, la SNCF et Air Inter, par une série d'actions et de débrayages. Après demain, Force ouvrière prendra son tour de grève et appelle les 25.000 salariés de la Sécurité sociale de la région parisienne à cesser le travail pour exiger des augmentations de salaires et défendre les droits garantis par leur convention collective.

Une chose est certaine: le climat social ambiant ­ en particulier le conflit de Renault ­, ainsi que le discours partagé par tous les «présidentiables» sur la légitimité des revendications salariales