La soirée spéciale organisée sur une chaîne câblée a tourné au
règlement de comptes.
Soirée exutoire sur Canal Jimmy, l'une des chaînes du câble. Un spécial Crédit Lyonnais, avec du beau monde tout au long de quatre heures de débats animés: des avocats, des patrons de banques, des employés lésés, des hommes d'affaires grugés, des auteurs de livres, des noms d'oiseaux et une vedette américaine, en l'occurrence italienne: Giancarlo Parretti.
Pascal Henry, le journaliste de l'émission, avait construit son plateau en quatre parties, pour quatre dossiers lourds du Lyonnais: Altus, Metro-Goldwin Mayer, la banque IBI (qui sera intégrée à Colbert) et la SDBO (société de banque occidentale), toutes deux filiales du Lyonnais.
Altus d'abord, avec une défense en règle de l'ex-patron d'Altus Finance, Jean-François Hénin, qui porte aujourd'hui un chapeau de dix milliards de francs de pertes. Curieusement, c'est son successeur à la tête d'Altus, Claude-Eric Paquin, assisté en cela du professeur à l'Université Dauphine Yves Simon (le «père» de centaines de golden-boys), qui en a parlé avec le plus de chaleur: «Jean-François Hénin est un homme de marché, lieu où la parole sert de contrat. C'est un génie sur les marchés. Mais en matière d'actifs industriels, la parole et la confiance ne sont pas suffisantes.» C'est ainsi qu'Altus a perdu dix milliards en trois ans, «moins» selon Paquin, qui ne s'est pas gêné pour critiquer certains contrats signés avec de drôles d'intermédiaires, des contrats que