Rio de Janeiro
De notre correspondant Déclenché fin décembre avec la dévaluation du peso mexicain, le retrait massif de capitaux des pays latino-américains met désormais en péril le plan de stabilisation brésilien «plan real» implanté en juillet dernier. Aux prises avec un déficit commercial de plus en plus alarmant, Brasilia vient d'opter, à contre-courant de la politique d'ouverture suivie depuis quatre ans, pour un brutal relèvement des droits de douane sur l'importation d'une centaine de produits des secteurs automobile, électronique et électroménager.
Tokuji Nagaoka, le président de Toyota-Brésil, vient ainsi d'essuyer un camouflet qui fait grand bruit au Japon. Mercredi dernier, le ministre brésilien de l'Industrie et du Commerce, Dorothéa Werneck, le rassure personnellement: «Rien ne sera changé dans le secteur automobile jusqu'à l'an 2000.» Deux heures plus tard, Tokuji Nagaoka apprend, stupéfait, que la taxe d'importation des véhicules de tourisme est passée sur décret de 32 à 70%. Commentaire abrupt du chef des relations publiques de la filiale brésilienne de Toyota: «Notre président a joué un rôle auquel il n'est pas habitué: celui de clown...» «On ne peut rien planifier dans un pays où les règles du jeu changent du tout au tout, du jour au lendemain», renchérit un représentant de Renault qui prévoit le licenciement de la moitié des 1.600 employés des concessionnaires installés au Brésil.
Emoustillés par la «politique d'ouverture compétitive» amorcée en 1990 avec