Mais qui sont les riches, les tiroirs-caisses pleins à ras bord,
employant 10% des effectifs français, représentant 40% des exportations, et qui continuent à licencier malgré un ciel de nouveau sans nuage? Réponse, les plus grandes entreprises françaises interrogées depuis dix-huit ans par une petite banque, le Crédit national.
On les appelle les «cinquante», elles sont en fait cette année un peu plus de 60 à passer sous le feu des questions, opérant dans l'industrie, dans les services, l'énergie, l'agroalimentaire et le BTP. Elles n'ont pas connu une telle forme depuis le début des années 90. Pourtant elles prévoient bel et bien de continuer à tailler dans le personnel. Certes, cela s'améliore: là où les effectifs fondaient de 3,5% en 1993 et de 2,5% en 1994, les prévisions ne donnent «qu'une» perte de 0,9% en 1995.
Mais il convient de nuancer ces prévisions pessimistes par la remarque suivante: «Les grands groupes n'ont augmenté leurs effectifs qu'une fois - c'était en 1989 - depuis le début de l'enquête», il y a dix-huit ans. En fait, les augmentations d'emploi dans ces sociétés sont exclusivement la conséquence de la croissance externe. Paradoxe étonnant de voir les leaders français «qui ont une influence déterminante sur l'ensemble du système productif», incapables de générer de l'emploi, autrement qu'en rachetant plus petit qu'elles. Mais qui explique bien a contrario l'utilité d'un foisonnement de PME qui fait tant défaut, comparativement à l'Allemagne. Cela se tradu