Le consommateur exagère. Depuis un an, les constructeurs cassent
menu menu les prix des voitures. Les balladurettes, entendez 5.000 francs offerts par l'État pour l'achat d'une voiture neuve et la mise au rebut d'une voiture de plus de dix ans, leur ont montré la voie, qu'ils ont empruntée de bon coeur. Ils ont commencé par ajouter 7.000 francs aux 5.000 de la prime d'État, aujourd'hui, ils en sont à 10.000 francs et parfois à 11.000 francs de remise, et malgré cela, les ventes de voitures neuves viennent de baisser: 186.300 immatriculations contre 188.301 en mars 1994, soit une baisse de 1,1%, selon les chiffres publiés hier par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).
Sur les trois premiers mois de l'année, rien de catastrophique puisque la progression reste honorable (493.800 immatriculations contre 453.326 au cours du premier trimestre 1994, +8,9%), mais un sérieux coup de frein aux ventes alors que l'on parle de reprise. Pour l'anecdote, la Twingo, la petite Renault qui, promis-juré-craché, devait être vendue sans remise, est rentrée dans le rang. L'ex-Régie offre 8.000 francs plus 5.000 francs, soit 13.000 francs sur une voiture à moins de 60.000 francs. Et pourtant les consommateurs boudent. «On peut appuyer sur tous les boutons, l'opération de la prime Balladur ne s'achève qu'en juin prochain, et ça ne fonctionne plus», constate Philippe Barthélemy, de l'Observatoire de l'automobile.
Voilà pour le marché dans son ensemble. Pour le match des marques, l'