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Libération

Décryptage : missiles et minitel

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publié le 6 avril 1995 à 4h24

La France manquait, jusqu'à présent, d'un centre fiable et

indépendant d'analyse des ventes d'armes, et de recension des contrats passés à l'importation et à l'exportation par les armées et les industriels français. C'est aujourd'hui chose faite, et tous ceux que ces questions intéressent pourront désormais trouver les informations dans ce domaine sur le serveur Minitel 3615 OBSARM que vient de lancer le Centre de documentation sur la paix et les conflits (CDPC), à Lyon. Les promoteurs de ce projet expliquent que leurs bases de données intègrent déjà des analyses et des informations précises sur plus de trois mille contrats passés depuis la fin des années 60, et portant sur tous les types d'armements, tous les industriels et les pays concernés par ces transactions. Ce travail se double de la publication de l'ouvrage les Transferts d'armes de la France (1), tiré d'une enquête réalisée à la demande de la commission française Justice et Paix, elle même dépendant du Conseil d'Églises chrétiennes en France.

Les Lyonnais du CDPC suivent ainsi les traces d'autres groupes militant contre les ventes d'armes, ou ­à tout le moins­ pour leur «moralisation», et qui basent leur action sur une connaissance souvent experte des transferts internationaux. La tâche est difficile car les industriels et les pays vendeurs, tout comme les armées acheteuses, prennent garde de ne pas diffuser la moindre information sur le sujet, à moins d'y être contraints. Le meilleur exemple en a été fourni récemme