Moins d'une semaine après la grande grève des transports du 30 mars,
la direction de la SNCF présentait hier matin aux syndicats, dans le cadre d'un comité central d'entreprise (CCE), les propositions relatives à l'établissement du prochain contrat de plan 1995-1999; celui dont la mise en application ne devrait pas intervenir avant le 1er janvier 1996. Ce document négocié avec l'Etat, qui définit les missions et les moyens de la SNCF pour les cinq années à venir, s'annonce depuis longtemps déjà comme une étape décisive, pour ne pas dire cruciale de l'entreprise publique. En résumé, si l'Etat-actionnaire accentue son effort financier en faveur de la SNCF, comme elle le lui demande, il réclamera des contreparties en termes de gains de productivité. Et, en cas d'échec, dans cinq ans, peut-être plus tard, on reparlera probablement de démantèlement de l'entreprise et de recentrage autour de ses activités les plus rentables, c'est-à-dire le trafic banlieue en Ile-de-France et le TGV.
C'est précisément pour que ce «scénario noir» ne se produise pas que les syndicats de cheminots martèlent depuis plusieurs mois leurs craintes et leurs exigences dans la négociation de ce futur contrat avec la direction de la SNCF. Pas de remise en cause de l'unicité de l'entreprise, pas de séparation des fonctions de gestion de l'exploitation d'une part et de développement des infrastructures d'autre part.
Mais tous savent que la SNCF surendettée (180 milliards de francs) doit impérativement retrouver