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Libération
Reportage

Bibendum découvre la grève en VendéeLes salariés de Michelin refusent des augmentations de 50 centimes.

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publié le 8 avril 1995 à 4h19

La Roche-sur-Yon, envoyé spécial

Avec une grève suivie par 8 salariés de la production sur 10, et le lock-out que leur impose la direction, les 500 ouvriers de l'usine Michelin de la Roche-sur-Yon (Vendée), font mentir la réputation de docilité de la main-d'oeuvre vendéenne. Autour du poste d'entrée de l'usine, le piquet de grève joue au palet, prêt à bloquer les camions d'approvisionnement en matière première. «Vingt-trois ans que je suis là, ça n'a jamais pris une telle ampleur, dit l'un. On faisait des petits débrayages, rien de plus. C'est pour ça que Michelin s'est implanté ici. Dans le lot, y a pas mal d'anciens agriculteurs, qui ont l'habitude de bosser sans compter leur peine. On est des manuels, des bosseurs. Mais là, on nous prend pour des moutons. Ici, c'est régime militaire: on rentre à la sonnerie, on sort à la sonnerie. Il ne manque que le salut au drapeau.»

Entamé mardi, le jour de la réunion des patrons du caoutchouc, le mouvement devait se cantonner à des débrayages de protestation contre les 38 à 50 centimes d'augmentation du taux horaire, octroyés par Michelin. Mais très vite, les salariés vendéens, et le lendemain ceux de Poitiers, également spécialisés dans la fabrication de pneus pour poids lourds, sont allés au-delà des attentes syndicales.

Contre la hausse du rendement, les salaires augmentés au compte-gouttes et le gel des embauches, le ras-le-bol est atteint. «On est présenté comme l'usine modèle, une des plus belles productivités du groupe. Mais à f