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Libération

Monsieur Tropicana lorgne les studios de ciné MCA

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publié le 8 avril 1995 à 4h20

Seagram pourrait racheter la major aux Japonais.

Monsieur Tropicana va-t-il devenir l'un des nouveaux maîtres de Hollywood, en croquant la major MCA au japonais Matsuhita? Il en prend en tout cas tous les moyens. Ce monsieur n'est autre que l'héritier de la jeune famille canadienne Bronfman, Edgar de son prénom, et Junior à 39 ans. Son grand-père, Sam, avait eu le génie de profiter de la prohibition aux Etats-Unis dans les années 1920 pour vendre du whisky aux bootlegers à la frontière canadienne. L'histoire ne dit pas s'il a été inquiété par les fédéraux. Aujourd'hui, l'un de ses petits-fils est à la tête de l'un des premiers groupes mondiaux de spiritueux, Seagram, qui collectionne les marques et les bons résultats (2 milliards de francs en 1994). En 1988, il procédait à deux méga-acquisitions, une dans le sans-alcool avec Tropicana (1,2 milliard de dollars 1988) et une tout-alcool, les cognacs Martell (5,5 milliards de francs 1988). A côté d'autres marques prestigieuses comme Mumm et Perrier-Jouet, Seagram possède depuis le début des années 1980 une part de 25% dans le premier chimiste mondial, Dupont de Nemours. Un paquet d'actions obtenu à la suite d'une OPA manquée sur un grand pétrolier et qui a rapporté en un peu plus de dix ans presque trois fois sa valeur, sans compter les dividendes annuels (Dupont a gagné en net 12,5 milliards de francs en 1994) qui représentent au moins la moitié des résultats annuels de Seagram. Jeudi soir, Seagram a annoncé qu'il mettait fin à