A la Poste d'Orléans, le travail va reprendre, le malaise va rester
En grève depuis le 16 mars, les postiers ont obtenu satisfaction.
Orléans de notre correspondant La négociation marathon de vendredi dernier aura été fructueuse. La direction départementale de la Poste du Loiret a décidé de geler la suppression de 47 postes pour cette année et propose aux syndicats un réexamen complet du dossier. Cette décision a été saluée par une clameur générale à l'assemblée qui s'est tenue vendredi soir au centre de tri de Fleury-les-Aubrais. Et les postiers ont repris le travail dès vendredi matin: «Le courrier devrait être totalement acheminé en milieu de semaine», confie la direction.
A l'appel de la CGT, de la CFDT et de SUD (solidarité Union Démocratie), syndicat postier, le mouvement de grève avait été lancé le 16 mars dernier contre un plan de réorganisation départementale visant à supprimer 61 postes de travail parmi les 120 bureaux que compte le Loiret (voir Libération du 23/03/1995).
«Même si on a gagné au terme d'un conflit historique, il faudra quand même être vigilant», clame un syndiqué CGT. Fils de facteur, préposé lui-même, René Mouninas ne cache pas pour autant son amertume: «Moi, je suis imprégné de service public, or aujourd'hui on découpe, on filialise, on fait les yeux doux aux entreprises, on devient en bref des prestataires de services, tout ça pour faire du fric. Ça me fait mal.»
Préposée à Orléans depuis douze ans, Patricia Roblet cherchait ses mots avant la négociat