«Le concurrent américain date de trente ans»
Pour Jean-François Bigay, PDG d'Eurocopter, les arbitrages aux Pays-Bas ont été avant tout politiques.
Pourquoi avez-vous perdu ce contrat?
Depuis le début, l'armée hollandaise était favorable à l'Apache. Les spécifications techniques qu'elle réclamait étaient celles de l'Apache, et, au départ, elle n'avait même pas prévu de nous consulter. Ses pilotes, ses officiers ont été formés aux Etats-Unis et ont volé sur l'Apache, qui est devenu leur référence. A l'évidence, dans le gouvernement de coalition, certains considéraient qu'il était nécessaire de disposer des mêmes équipements que l'Allemagne et la France, d'autres qui ont emporté la décision estimant qu'il valait mieux disposer des mêmes équipements que les Américains.
Techniquement, l'Apache est-il vraiment différent?
Les arguments techniques ne tiennent pas vraiment, puisque la conception de l'Apache remonte à une trentaine d'années. Et tout le monde connaît les progrès technologiques accomplis durant cette période. Les Apache néerlandais ne seront pas longtemps «interopérables» avec ceux de l'armée américaine, car celle-ci se prépare à acquérir une nouvelle version, l'AH-64 Apache Longbow. Pour satisfaire leur cahier des charges, nous avons dû proposer une version du Tigre moins évoluée que celle dont disposerons les Français et les Allemands.
Cet échec menace-t-il la suite du programme Tigre?
En aucune manière. Le contrat d'industrialisation du Tigre, prévu dans la loi de prog