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Libération
Interview

Jean-François Bigay, PDG d'Eurocopter: «Le concurrent américain date de trente ans»

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publié le 10 avril 1995 à 4h17

«Le concurrent américain date de trente ans»

Pour Jean-François Bigay, PDG d'Eurocopter, les arbitrages aux Pays-Bas ont été avant tout politiques.

Pourquoi avez-vous perdu ce contrat?

Depuis le début, l'armée hollandaise était favorable à l'Apache. Les spécifications techniques qu'elle réclamait étaient celles de l'Apache, et, au départ, elle n'avait même pas prévu de nous consulter. Ses pilotes, ses officiers ont été formés aux Etats-Unis et ont volé sur l'Apache, qui est devenu leur référence. A l'évidence, dans le gouvernement de coalition, certains considéraient qu'il était nécessaire de disposer des mêmes équipements que l'Allemagne et la France, d'autres ­ qui ont emporté la décision ­ estimant qu'il valait mieux disposer des mêmes équipements que les Américains.

Techniquement, l'Apache est-il vraiment différent?

Les arguments techniques ne tiennent pas vraiment, puisque la conception de l'Apache remonte à une trentaine d'années. Et tout le monde connaît les progrès technologiques accomplis durant cette période. Les Apache néerlandais ne seront pas longtemps «interopérables» avec ceux de l'armée américaine, car celle-ci se prépare à acquérir une nouvelle version, l'AH-64 Apache Longbow. Pour satisfaire leur cahier des charges, nous avons dû proposer une version du Tigre moins évoluée que celle dont disposerons les Français et les Allemands.

Cet échec menace-t-il la suite du programme Tigre?

En aucune manière. Le contrat d'industrialisation du Tigre, prévu dans la loi de prog