L'«or vert» des Finlandais

L'envolée des cours est providentielle pour le deuxième exportateur mondial de papier, géant forestier rudement touché par le chômage.

Jämsänkoski, envoyée spéciale Un long ruban crémeux file à toute vitesse sur la chaîne, longue de 130 mètres. Soudain, une lumière rouge clignote dans la cabine de pilotage. Le papier a cassé net. Aussitôt, des ouvriers se précipitent, retirent la pâte molle qui tombe à terre. Dix minutes plus tard, la production repart. Les machines, elles, ne se sont pas arrêtées. Pas le temps. La salle du «PM6» est la plus rapide du monde: 1.610 mètres de papier d'impression sortent toutes les minutes, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. La ligne a été inaugurée en 1992: c'est le fleuron de l'usine d'United Paper Mills (UPM), un des plus grands groupes papetiers finlandais, à Jämsänkoski, à trois heures de route au nord d'Helsinki. Un site spécialisé dans le papier magazine qui a pour clients, entre autres, Télé 7 jours, Auto plus, Télé poche, le Point... L'usine, dotée d'une station d'épuration des eaux, est au centre d'une bourgade de 9.000 habitants. En fait, c'est la ville qui s'est construite autour d'elle.

Ici, comme partout dans le pays, l'humeur est au beau fixe. Les affaires reprennent. Après trois années de crise qui ont fait perdre près de 9 milliards de marks finlandais (10 milliards de francs) aux industriels du secteur, le papier renoue avec les bénéfices. UPM, qui perdait 785 millions de francs en 1991, a dégagé, e