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Les gardiens de phare font la grève en «son et lumière»

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publié le 10 avril 1995 à 4h17

Les gardiens de phare font la grève en «son et lumière»

Ils luttent contre l' automatisation, synonyme de reclassements .

Nantes, correspondance Comme ses 250 collègues gardiens de phare, Pierrick Allain a entamé il y a une semaine un mouvement intitulé «son et lumière»: sur le littoral ou en mer, les phares restent allumés toute la journée, et les cornes de brumes et sirènes sont actionnées régulièrement. Au Pilier, cet îlot de sept cents mètres de long sur cent cinquante de large, ancré à deux milles nautiques au noroît de Noirmoutier, Pierrick Allain a refusé de quitter son phare au moment de la relève, comme ses collègues finistériens de La Vieille à la Pointe-du-Raz, de l'Ile Vierge au large de Plouguerneau et de Kéréon à Ouessant. L'effectif se trouve donc en surnombre. Si tous les agents quittent le phare en même temps, la relève aura quelques problèmes à s'assurer. Un cas de figure que l'administration n'a jamais eu à affronter. «En trente ans de carrière, j'ai vu des gars qui ne voulaient pas monter, mais qui refusaient de descendre, jamais! C'est un peu une occupation de locaux, mais du moment que les phares s'allument à l'heure, ça ne perturbe pas le service», dit son chef hiérarchique, René Simon, qui suit pour l'instant sans émoi ce «mouvement pour le moins insolite» depuis ses bureaux de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

Si les phares s'allument depuis des lustres, les gardiens de phares veillaient encore sur 44 phares en mer en 1970. Aujourd'hui, il ne reste que