Avec le premier vol d'Ariane V prévu pour le 29 novembre prochain,
«1995 est une année importante pour l'espace», a rappelé hier André Lebeau, le président de l'Agence française de l'espace (autre nom du Cnes, Centre national d'études spatiales), en présentant le budget annuel. Une importance que les chiffres ne reflètent pas vraiment. Le budget total de 12,121 milliards de francs (en crédits d'engagement) n'a augmenté que de 1% par rapport à l'année dernière, soit un léger recul en volume. L'état-major du Cnes est en fait suspendu à deux échéances: l'élection présidentielle - les trois quarts de ses ressources proviennent du budget de l'Etat - et le Conseil des ministres de l'Agence spatiale européenne (Esa) qui doit se tenir en octobre à Toulouse. Outre les ressources de l'Esa, dont le Cnes est le premier contributeur, cette réunion devra trancher sur la participation de l'Europe à la station orbitale internationale Alpha. La presse allemande accusait récemment la France de traîner les pieds sur ce dossier qui n'est «pas prioritaire», de l'aveu d'André Lebeau. Pour autant, «dire que la France est naufrageur d'un programme parce qu'elle n'en est pas le leader c'est lui faire un procès qu'elle ne mérite pas», s'insurge-t-il. L'Agence française devrait fournir 15% de 1,5 milliard d'écus que l'Esa doit investir dans Alpha. En attendant le rendez-vous toulousain d'octobre, les Français souhaitent trouver des solutions d'économie sur les deux éléments européens de la station, le