Jean Gandois, patron du CNPF, n'aura pas eu la délicate mission de
présenter les résultats lourdement déficitaires du groupe Pechiney dont il a présidé la destinée de 1987 jusqu'à l'été dernier. Pour qui exhortait les patrons, il y a peu de temps encore, à l'«obligation morale de résultats», c'est toujours ça de gagné. Tout naturellement, c'est son successeur, Jean-Pierre Rodier, qui s'est chargé d'annoncer, hier, la mauvaise nouvelle: en 1994, Pechiney a enregistré une perte nette part du groupe de 3,75 milliards de francs après, il est vrai, un amortissement exceptionnel des écarts d'acquisition de 2,5 milliards (principalement lors du rachat d'American Can). L'année précédente, les résultats du groupe, spécialisé dans l'emballage et l'aluminium, s'étaient soldés par un déficit de 980 millions. De son côté, Pechiney International, filiale cotée du groupe, accuse une perte nette de 4,54 milliards de francs, contre un bénéfice de 294 millions en 1993. Le nouveau PDG, qui présentait hier à la presse, pour la première fois, les comptes de son entreprise, a manifestement décidé de charger la barque, contredisant ainsi Jean Gandois, lequel avait prédit, par excès d'optimisme, un retour à l'équilibre. Le résultat courant a, en revanche, doublé, à 600 millions de francs, et son chiffre d'affaires a progressé de 11%, passant à 70 milliards.
Pour désendetter le groupe et le rendre plus «présentable» en vue de sa privatisation prévue fin 1995, Jean-Pierre Rodier entend maintenant