Hier matin, l'ancien patron de la compagnie aérienne EAS, Francis
Lagarde, a été placé en garde à vue durant plusieurs heures dans les locaux de la police judiciaire à Paris. Il devait être entendu par la brigade financière de Perpignan, qui mène actuellement une enquête sur son groupe, Financière Saint-Fiacre, à la demande du parquet, depuis le 3 mars dernier. Une enquête décidée quelques heures après que le tribunal de commerce a prononcé la liquidation judiciaire de la compagnie EAS. En fin de journée, le procureur de la République de Perpignan, Louis Bartoloméi, se bornait à confirmer l'information. Au siège du groupe, en revanche, on indiquait n'être «pas au courant» de ce nouvel épisode. Les recherches des enquêteurs portent essentiellement sur l'imbrication des différentes sociétés de Francis Lagarde entre elles, bien qu'aucune extension du passif à l'ensemble du groupe n'ait été décidée par le tribunal de commerce lors du jugement de liquidation prononcé le 3 mars.
L'ensemble est constitué de sociétés financières et d'un pôle aérien, souvent rachetés pour une bouchée de pain devant les tribunaux de commerce. C'est le cas, par exemple, de la société de Bourse Tuffier. Des soupçons pèsent aujourd'hui sur la reprise d'actifs importants les avions de la compagnie EAS, qui a déposé son bilan le 24 janvier dernier, par les sociétés Coges et Alter Bail appartenant toutes deux à la nébuleuse du financier (lire Libération des 25-26 février et 4-5 mars 1995). Au terme de