Sa chute à 0,0002 dollar passe presque pour bénéfique auprès des
économistes en Russie.
Tout va bien. Depuis hier, le rouble ne vaut plus que 0,0002 dollar, mais l'économie russe va aller de mieux en mieux, dit-on. «Le rouble continue de baisser, mais c'est sans importance, assure un économiste occidental basé à Moscou. La baisse est régulière, attendue, contrôlée.»
De fait, en franchissant hier le seuil symbolique des 5.000 roubles pour un dollar (5.008 en clôture), la monnaie russe n'a pas été franchement chahutée. A la différence du «mardi noir» (le 11 octobre dernier), où le rouble avait perdu 20% de sa valeur en une seule journée. A l'époque, le gouvernement russe avait crié au «complot», fomenté par on ne sait trop qui. Et la Banque centrale avait jeté 2 milliards de dollars dans la bataille en pure perte.
Depuis, tout le monde fait comme si la chute du rouble était chose naturelle, voire bénéfique. En franchissant, le 26 janvier dernier, le cap des 4.000, la seule incertitude portait sur la date des 5.000. Une équation à trois inconnues: l'inflation, le déficit budgétaire et les aléas politico-militaires du gouvernement de Boris Eltsine.
L'inflation mensuelle, qui frisait les 20% fin 1994-début 1995, s'est ralentie en mars à 7,8%. Et le gouvernement table sur un rythme de 4% d'ici la fin de l'année. Dès lors, la chute du rouble devrait se poursuivre piano, autour d'un cours moyen de 5.500.
Ce scénario optimiste repose sur une réduction du déficit budgétaire (estimé l'an d