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Libération

Londres et Dublin solidaires d'Ottawa face aux pêcheurs espagnols

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publié le 13 avril 1995 à 3h04

La «guerre du turbot», déclarée il y a un peu plus d'un mois entre

le Canada et l'Europe, à propos des quotas de pêche sur les grands bancs de Terre-Neuve, commence à envenimer sérieusement les rapports au sein de l'Union européenne.

Le ministre irlandais des Affaires étrangères, qui s'était jusqu'à présent montré discret dans le conflit, a fait part hier de quelque énervement. Dick Spring a estimé que les Espagnols allaient devoir «se montrer raisonnables» et «probablement diminuer leurs exigences» dans les négociations en cours. Les Britanniques, solidaires des Canadiens au sein du Commonwealth, se sont également montrés plus que réservés dans leur soutien à l'Espagne, dès le début du conflit. Le Premier ministre John Major a même affirmé, le 30 mars, que Londres s'opposerait «fermement» à d'éventuelles sanctions contre Ottawa. Dans la foulée, il a affirmé «comprendre et partager le désir (des Canadiens) de sauvegarder leurs réserves de poissons».

La presse britannique a pris ouvertement fait et cause pour les Canadiens et les pêcheurs de plusieurs ports des Cornouailles (Sud-Ouest) sont allés jusqu'à arborer le drapeau à la feuille d'érable sur leurs bateaux. Tout comme leurs confrères irlandais, les marins britanniques sont inquiets de l'accord conclu en décembre par l'UE, ouvrant certaines eaux autour de l'Irlande à quarante navires espagnols, à partir de janvier 1996. Les autorités irlandaises ont arraisonné hier un nouveau chalutier espagnol, le huitième en deux semaine