Le parquet de Perpignan a ouvert une information judiciaire contre
l'ex-patron d'EAS.
Fin de partie pour Francis Lagarde, l'expert ès rachats de banques et d'entreprises en faillite, parfois surnommé le «Tapie de la finance». Hier, une information judiciaire pour abus de biens sociaux a été ouverte par le parquet de Perpignan contre l'ex-PDG de la compagnie aérienne EAS et un mandat d'amener a été délivré par le juge d'instruction chargé du dossier. Le 3 mars, le tribunal de commerce de Perpignan avait décidé la mise en liquidation judiciaire de la compagnie aérienne, qui employait 550 salariés en France, dont 114 au siège à Perpignan. Mardi, le financier avait été placé en garde à vue dans les locaux de la direction centrale de la PJ à Nanterre, dans le cadre d'une enquête préliminaire décidée par le procureur de Perpignan.
Francis Lagarde est soupçonné d'avoir dépouillé EAS de ses actifs, évalués, lors de son rachat en 1991, à 446,2 millions de francs (dont 100 millions de trésorerie), au profit d'autres sociétés de son groupe. Selon le rapport de l'expert comptable commandité par le comité d'entreprise, deux sociétés du groupe Lagarde, Alter Bail et Coges, ont raflé la quasi-totalité de ces biens. Peu de temps après avoir repris EAS, en 1991, pour 90 millions de francs, Francis Lagarde a ainsi fait racheter quatre avions de la compagnie par Alter Bail pour 37,8 millions. Laquelle a reloué illico les appareils à EAS pour la même somme... par an. A chaque fois, cependant, ce