Au bout de sept semaines, des PME sont près du dépôt de bilan.
Toulon, envoyé spécial Le Var, privé de courrier depuis sept semaines, a le blues. La grève de La Poste, partie du bureau de Hyères à la mi-février, a gagné tout le département. «Nous vivons très mal cette situation, affirme Jean-Claude Bonnet, président de l'Union patronale du Var (UPV). Toute l'économie locale souffre, et pour certaines entreprises, il est déjà trop tard.» Ainsi, un laboratoire de l'est varois, qui réalise des analyses d'échantillons de produits capillaires pour toute la France, est totalement arrêté. «C'est une catastrophe, assure la patronne du Grand Hôtel de Toulon, les factures des sociétés qui nous doivent de l'argent sont là, tenez. Et l'argent ne rentre pas.» Son paquet d'enveloppes à la main, elle vitupère contre les banques, qui s'impatientent, et contre les organismes sociaux, Urssaf et Assedic, qui infligent d'ores et déjà des pénalités de retard pour non-paiement des cotisations. Même inquiétude à l'agence de voyage Gaillard, sur la place de la Liberté. «On vit dans l'angoisse permanente, les factures sont bloquées, l'envoi des passeports de nos clients pour l'obtention des visas est suspendu. Le début de la saison touristique risque d'en souffrir», estime la responsable. Comme beaucoup d'autres commerçants, elle a mis à contribution amis et relations. «Dès qu'on apprend que tel ou tel part à Paris, on lui confie les envois urgents.»
Face à la pénurie de courrier, plusieurs voies de