L'ex-PDG de la compagnie aérienne EAS Francis Lagarde, a été mis en
examen et écroué jeudi soir à Perpignan, pour «faux et usage de faux», «abus de bien sociaux» et «escroquerie au jugement». Placé d'abord en garde à vue à Paris depuis mardi où des enquêteurs de la PJ l'interrogeaient, il avait été ensuite transféré à Perpignan, le juge Bernard Lavigne ayant délivré un mandat d'amener contre lui, après l'ouverture d'une information judiciaire portant sur de possibles détournements d'actifs du transporteur (Libération du 13 avril). A son arrivée, Francis Lagarde a été accueilli par des employés d'EAS aux cris de «Lagarde en prison, rends-nous nos avions!». Ces mêmes salariés ont, un peu plus tard dans la soirée, brûlé devant le palais de justice un mannequin à son effigie et adressé une lettre au procureur de la République pour le «remercier» de son action... De son côté, le comité d'entreprise annonce maintenant son intention de se porter partie civile pour demander l'annulation de la liquidation judiciaire de la compagnie, intervenue le 3 mars, ce qui avait entraîné le licenciement de 550 personnes.
«Avec cette mise en examen pour escroquerie au jugement, c'est toute la reprise d'EAS, depuis 1991, qui pourrait être remise en question», souligne une source proche du dossier. Face aux enquêteurs, il apparaît de plus en plus que Francis Lagarde n'arriverait pas à justifier l'utilisation d'au moins 5 millions de francs pour des études. En outre, le patron de la Financière Saint-F