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Libération

Les sondeurs sociaux s'étaient aussi trompés. Certains analystes patronaux prévoyaient plutôt une éclosion des grèves à l'automne 1995.

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publié le 25 avril 1995 à 2h44

Pendant l'entre-deux tours, les conflits continuent. Si le secteur

public semble faire relâche en attendant l'installation du prochain gouvernement - les syndicats de l'audiovisuel public ont renvoyé leur mot d'ordre de grève après le second tour des élections (lire en page médias) -, le climat social reste très tendu dans le privé. Chez Sollac, à Sérémange (Moselle), les salariés du laminoir à chaud se sont mis en grève hier matin pour réclamer une augmentation de 500 francs sur leur fixe mensuel. Ce mouvement dans l'une des filiales du groupe Usinor-Sacilor, lancé par la CGT, a été approuvé par 234 salariés sur 276 consultés, selon les syndicats.

Ce n'est qu'un exemple de plus, pour toute une mosaïque de conflits qui ont éclos depuis plusieurs semaines. «Ces conflits, on les voyait plutôt survenir à la rentrée 95. Nous nous sommes lourdement trompés», reconnaît Gérard Donnadieu, directeur d'études à Entreprises et Personnel, un club de réflexion patronal sur les questions sociales. La paix sociale qui règne traditionnellement lors des élections présidentielles a volé en éclats. L'échéance électorale semble, au contraire, avoir dopé les revendications. Gérard Donnadieu distingue aujourd'hui trois types de conflits. «Un: les conflits préventifs de la peur, notamment dans le secteur public. La crainte que l'on touche aux statuts de ces entreprises, à leurs habitudes, a augmenté avec la perspective d'avoir un Président de droite.»

C'est le cas, par exemple, à la Poste, à France T