Le commerce extérieur reste solide
PAR PIERRE-ALAIN MUET, directeur du département économétrie de l'OFCE.
Les excédents extérieurs dégagés en 1994 et en 1993 (88 milliards de francs pour le solde FAB-FAB) et les chiffres récemment publiés pour le mois de février 1995 (11 milliards d'excédent mensuel) montrent que l'économie française se porte bien sur le front du commerce international. L'excédent de 1993 pouvait s'expliquer en partie par le décalage conjoncturel avec la moyenne de nos partenaires. Si la récession a été, en effet, comparable en France et en Europe continentale, le fait que la reprise se soit engagée beaucoup plus tôt aux Etats-Unis et au Royaume-Uni contribuait alors à freiner la chute de nos exportations. Mais que cet excédent se maintienne dans une période de reprise où la France est en phase avec ses partenaires traduit l'incontestable amélioration de la compétitivité structurelle de l'économie française depuis une dizaine d'années.
Le maintien d'un faible taux d'inflation a permis de compenser en partie les pertes de compétitivité résultant des dévaluations de nos partenaires, intervenues depuis 1992. Dans le secteur industriel, les parts de marché à l'exportation, qui s'étaient dégradées en 1993, se sont légèrement redressées en 1994 et le solde industriel a encore légèrement progressé. Sur la base des prévisions actuellement publiées, l'excédent du commerce extérieur pourrait rester du même ordre de grandeur qu'en 1994 au cours des deux prochaines années