En Champagne, le tribunal sabre la délégation unique
Laurent Perrier est renvoyé à sa convention collective. Le monde du champagne est en ébullition sociale: la tentative de Laurent Perrier d'instaurer une délégation unique du personnel a tourné court, au grand dam des industriels du secteur qui espéraient lui emboîter le pas. Le 21 avril, le tribunal de grande instance de Reims a rejeté la demande de l'entreprise, sise à Tours-sur-Marne, au motif que la convention collective des maisons de champagne de 1981 était «plus favorable» aux salariés. Ces derniers, au nombre de 183 dont 91 ouvriers «cavistes», bénéficient en effet d'une représentation collective via le comité d'entreprise (CE) ou individuelle par les délégués du personnel (DP). Fondre les deux instances en une délégation unique (DU) une possibilité instaurée par la loi quinquennale sur l'emploi aurait signifié une diminution du nombre de délégués (de 11 titulaires à 8) et la restriction du nombre d'heures consacrées à la représentation du personnel (de 35 heures par mois à 20). «Jusqu'ici notre direction nous a toujours dit: ne confondez pas vos mandats. Aujourd'hui, on nous dit: la délégation unique, c'est beaucoup mieux. En réalité, c'est une opération qui visait à réduire notre influence», dénonce Gilbert Coudière, délégué syndical CGT, organisation majoritaire dans l'entreprise. «Notre intérêt est d'éviter la pagaille», rétorque Yves Lombard, directeur général de l'Union des maisons champenoises, chambre pa