Viré de son usine russe, L'Oréal veut son argent
Le groupe reste présent à Moscou via une autre filiale. La babouchka qui vend des shampoings L'Oréal empilés sur de simples tréteaux, dans le Goum, la prestigieuse galerie commerciale moscovite, n'étonne personne. Elle se trouve pourtant tout contre la vitrine de la superbe boutique... L'Oréal. Rien de très provoquant toutefois dans l'attitude de cette grand-mère: c'est juste un point de vente supplémentaire, comme il s'en trouve des centaines à travers la capitale russe. Le client pressé choisira les tréteaux, mais il n'y gagnera pas grand-chose. Les prix, révisés plusieurs fois par an compte tenu de l'inflation, sont pratiquement les mêmes: 22.000 roubles (22 francs) le gel capillaire. «Notre potentiel de développement est énorme dans ce pays. Nous ne touchons encore que les villes de plus de 800.000 habitants», se réjouit Alain Clavier, directeur général du groupe en Russie. Les 155 millions de consommateurs russes fascinent l'entreprise, tout comme ils ont attiré Procter & Gamble et ses lessives, Mars et ses barres chocolatées, Coca-Cola, McDonald's et bien d'autres.
Mais, aujourd'hui, le leader mondial des cosmétiques vit une bien étrange situation. D'un côté, ses produits connaissent des taux de croissance record (+ 50% dans la seule ville de Moscou); de l'autre, L'Oréal ne produit plus localement. Depuis un an, le groupe est interdit de séjour dans son usine russe. Mosbitchim, son partenaire local avec lequel a été créée