Le monopole d'Air Inter sur Orly-Bordeaux est terminé
TAT et Air Liberté sont autorisées à exploiter la ligne. A moins de deux semaines de la mise en place du gouvernement de Jacques Chirac, le ministre des Transports d'Édouard Balladur a voulu laisser sa trace en précipitant la déréglementation aérienne franco-française. Après l'ouverture progressive à la concurrence de Paris-Nice, Paris-Marseille et Paris-Toulouse, Bernard Bosson a décidé d'élargir l'exploitation d'Orly-Nice à la compagnie franco-britannique TAT, et d'ouvrir celle d'Orly-Bordeaux à TAT et Air Liberté. Il n'aura fallu que quelques jours au ministre pour entériner l'avis rendu le 4 mai par le Conseil supérieur de l'aviation marchande (Csam). L'ouverture à la concurrence du ciel français est un exercice particulièrement compliqué puisqu'il consiste à remettre en cause le monopole d'Air Inter. Combien de fois d'ailleurs Bernard Bosson a-t-il tenté de ralentir ce processus, défendant devant la commission de Bruxelles la nécessité d'une «déréglementation aérienne maîtrisée»?
Fin 1993, lorsque la Commission européenne pressait la France d'accepter l'ouverture de ses principales liaisons intérieures à la concurrence, le ministre avait saisi la Cour de justice européenne «afin d'éviter une ouverture trop brutale». Sans effet, puisqu'en octobre 1994, l'instance du Luxembourg intimait l'ordre à la France d'ouvrir Marseille et Toulouse aux transporteurs privés.
Bref, après avoir freiné des quatre fers pour retarder le p