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Libération

La grève des «millionnaires» de la Snecma. Un million de recette par salarié, c'est l'objectif du PDG dénoncé par les salariés

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publié le 12 mai 1995 à 5h06

La grève des «millionnaires» de la Snecma. Un million de recette par

salarié, c'est l'objectif du PDG dénoncé par les salariés.

Une passante de l'avenue Mozart, dans le XVIe arrondissement de Paris, en laisse presque tomber sa baguette de pain. «C'est qui, Dufour? Un des nouveaux ministres?» Sous ses yeux, 1.500 salariés de la Snecma, entreprise publique d'aéronautique, conspuent le nom de leur PDG. Pêle-mêle, les slogans pour l'emploi, la Sécu et les salaires fusent, avec une préférence quand même pour le premier thème. «Non au Trild (1), non aux suppressions d'emplois», scandent les manifestants venus de tous les sites franciliens du groupe, de Corbeil, Gennevilliers, Villaroche ou Suresnes.

Inquiets de la récente annonce des 3.000 suppressions d'emplois projetées par la direction d'ici à 1997 et par les prochaines fermetures de sites, en particulier ceux d'Elecma (la division électronique de Suresnes) et d'Hispano Suiza (réparation des moteurs d'avion), les «Snecma» ont défilé hier matin dans l'ouest de la capitale à l'appel des quatre organisations syndicales CGT, CFDT, FO et CFTC, avant de se réunir devant le siège de l'entreprise tout proche de la Seine. Pourquoi les beaux quartiers? «Parce que c'est là que notre PDG se fait payer son appartement de fonction sur notre dos», tempête une ouvrière de Gennevilliers. La rue Henri-Heine, où se trouve l'appartement en question, est barrée par un cordon de CRS, lesquels bouclent prestement leurs casques sous une avalanche de po