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Analyse

Le Congrès américain à l'assaut de l'Etat providence. Jusqu'à 7.000 milliards de francs de coupes d'ici 2002.

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publié le 13 mai 1995 à 5h05

Washington, de notre correspondant

Le Congrès des Etats-Unis a donné cette semaine le signal d'une révolution budgétaire destinée à équilibrer les finances de l'Etat fédéral d'ici 2002, qui porte le sabre dans certaines des dépenses sociales les plus sacrées de la société américaine, place Bill Clinton sur la défensive et menace de réveiller l'une des batailles politiques intérieures les plus virulentes depuis ­au moins­ le reaganisme du début des années 80.

Les commissions budgétaires de la Chambre des représentants et du Sénat ont adopté des projets différents mais parallèles, qui tous deux visent à rétablir l'équilibre budgétaire en sept ans ­le projet de la Chambre étant plus radical encore en raison de la volonté de la jeune vague d'élus républicains d'accompagner leur plan de réduction de recettes par des diminutions d'impôts. Le projet des représentants supprimerait 1.400 milliards de dollars (7.000 milliards de francs) de dépenses cumulées sur sept ans; celui des sénateurs, sans baisses d'impôts, n'aurait besoin «que» de 1.000 milliards de dollars (5.000 milliards de francs) pour parvenir à un léger surplus à l'horizon 2002. Pour un montant actuel de dépenses annuelles de quelque 1.500 milliards de dollars, le budget fédéral enregistre cette année un déficit de plus de 200 milliards (1.000 milliards de francs) ­qui aurait atteint plus de 300 milliards dans sept ans.

Les deux projets doivent encore être adoptés par leurs assemblées respectives en séance plénière, puis ré