Brutal et sans commentaire. Après deux mois et demi d'un
interminable conflit social, Michel Bernard, le PDG d'Air Inter, a démissionné hier de ses fonctions. Une annonce laconique par communiqué, d'autant plus surprenante que la démission annoncée par l'intéressé depuis une quinzaine de jours le 25 avril au PDG d'Air France et au ministre des Transports avait été tenue secrète pour cause d'élection présidentielle.
Dans le texte publié vendredi, Michel Bernard explique: «Air Inter vient de traverser une des périodes les plus difficiles de son histoire. La succession des conflits sociaux de mars et d'avril l'a beaucoup affaiblie et altéré son image auprès de ses clients... Pour sauvegarder l'avenir des hommes et des femmes de la compagnie, un renouveau, une prise de conscience de toutes les parties concernées, tant à Air Inter qu'à Air France, étaient nécessaires pour clarifier la situation, pour redonner clairvoyance et sens des réalités à ceux qui s'entêtent dans des voies utopiques ou aventureuses, ou s'accrochent à des protections catégorielles, passéistes, pour rendre confiance, dynamisme et enthousiasme à tous les personnels d'Air Inter. J'ai acquis la conviction que pour y parvenir je devais quitter Air Inter. C'est le sens de ma décision avec le seul souci d'être utile une dernière fois à l'entreprise.» Michel Bernard aurait-il été (ou se serait-il) sacrifié sur l'autel de la modernisation du transport aérien français?
Les quelque dix semaines de grèves qui ont secoué