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Libération
Interview

Petites leçons d'«intelligence» économique à l'usage des entreprises. Pour Yves-Michel Marti, les renseignements sont assez faciles à obtenir.

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publié le 15 mai 1995 à 5h03

Vous utilisez, dans le titre de votre ouvrage, la formule

«intelligence économique». Pourquoi ne pas appeler un chat un chat, et ne pas évoquer plutôt l'espionnage économique?

On parle d'espionnage économique quand on entre dans l'illégalité. Certains moyens sont illégaux (les écoutes téléphoniques, la corruption, les faux et usages de faux, etc.), d'autres sont légaux (presse, interrogation de bases de données, interviews, contacts professionnels divers, etc.). Il est aussi illégal de rechercher de l'information classée confidentiel-défense ou concernant la vie privée des gens. Il s'agit là de méthodes qu'il faut proscrire. Elles ne sont pas utiles!

Vous prétendez donc que toutes les informations qu'une entreprise recherche peuvent se trouver dans le domaine public?

Tous les professionnels sont d'accord sur ce point: de 80 à 95% de l'information utile est «ouverte». Cela ne veut pas dire qu'elle soit facile à obtenir. Par exemple, pour avoir certaines informations techniques en Allemagne, il faut être diplômé de telle université, faire partie de telle association professionnelle, et assister aux réunions mensuelles. L'information qui circule dans ces cercles est publique, puisqu'elle est échangée entre plusieurs entreprises.

Quand l'information n'est pas disponible, des techniques puissantes d'analyse (validation d'hypothèses, recherche de contradictions) permettent de reconstituer le puzzle, et d'avoir une idée très proche de la réalité. Ainsi, exemple parmi mille autres, la