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Libération

Usinor-Sacilor veut en finir avec les plans sociaux. Un «pacte social» est en discussion avant la privatisation.

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publié le 15 mai 1995 à 5h01

Usinor-Sacilor veut aller vite. Dans l'espoir d'être privatisé avant

la fin du mois de juin, le groupe sidérurgiste accélère les négociations pour boucler son nouveau «pacte social», valable pour les trois prochaines années. Toute l'originalité de ce projet, présenté jeudi aux syndicats, tient en une formule: la fin des plans sociaux. Les indicateurs d'Usinor-Sacilor sont passés au vert, et la direction ne s'attend pas à un retournement de conjoncture avant au moins 1997. «La stabilité de l'emploi» ­le nouveau credo maison­ semble donc assurée, après plusieurs décennies de départs négociés. Sur ce point aussi, Usinor-Sacilor souhaite rompre avec son passé d'entreprise publique qui lui a permis de bénéficier de conventions particulières, notamment avec des préretraites sur mesure. A la place, Usinor-Sacilor annonce l'arrêt des reclassements non-volontaires. «Et des embauches», se félicite Jean-Claude Georges François, directeur des relations sociales du groupe.

Le nouveau dispositif, axé essentiellement sur le temps choisi, remplacerait la Convention pour l'emploi signée en 1990 pour s'attaquer à un écueil important: le déséquilibre de la pyramide des âges. De 1977 à 1990, 75% des départs ont concerné les quinquagénaires de l'entreprise. En vingt ans, le nombre de salariés a fondu de 140.000 à moins de 60.000. Pour la période 1990-1994, nouveau cap: de 15%, la cure d'amaigrissement des effectifs est ramenée à 3% par an. L'objectif est d'atteindre un effectif de 45.000 salarié