Serpent de mer de toute restructuration de l'industrie française
d'armement, la réforme de la construction navale militaire a bien du mal à voir le jour. Considérée comme l'une des priorités de tout gouvernement en début d'exercice, cette transformation fait aujourd'hui l'objet d'un rapport parlementaire, détaillant les implications industrielles possibles pour la construction neuve des flottes de surface.
Confié par la commission de la Défense au député UDF de Cherbourg, Yves Bonnet, promis à une entrée dans le nouveau gouvernement, ce texte fait donc abstraction (opportunément du point de vue du rapporteur) de la fabrication des sous-marins dans l'établissement de Cherbourg de la Direction des constructions navales (DCN). Rappelons que cette dernière est sous l'autorité de la délégation générale pour l'armement (DGA) une entité industrielle du ministère de la Défense, comptant au total 24.300 employés. Les constructions de navires militaires français sont essentiellement regroupées à Lorient (3.000 employés) et à Brest (5.800 employés, dont 3.600 chargés de l'entretien de la flotte). Or, Yves Bonnet, sans craindre les réactions très vives que son rapport risque de provoquer à Brest, ne propose rien moins que d'enlever à ce port toute compétence en matière de construction neuve.
A ses yeux, la logique industrielle plaide en ce sens, dès lors qu'il convient de recentrer les fabrications militaires sur un «arc civil et militaire Atlantique», concentré à Lorient qui constr