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Libération

Le naufrage du ministère de la Mer

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publié le 20 mai 1995 à 4h53

Le «grand ministère de la Mer» a coulé. Annoncé à grands renfort de

déclarations, d'interviews, de débats et de meetings par le candidat Chirac durant toute sa campagne électorale, il a disparu corps et bien dans la composition du gouvernement.

«La France doit avoir une grande ambition maritime», déclarait encore Jacques Chirac à Nantes, cinq jours avant le premier tour de la présidentielle. Il soulignait à cette occasion que «le ministère» serait «dirigé par une personnalité de premier plan, avec pour principales compétences la marine marchande, la construction navale, la pêche, l'activité portuaire, la plaisance...» Revigorés par ce presque baptême, les professionnels de la mer attendaient tous, le jeudi 18 mai, la nomination d'Yves Marchand, maire de Sète, député UDF-CDS et chiraquien convaincu, au poste maritime. D'autant que trois jours auparavant, l'ensemble des organisations professionnelles de la pêche en Bretagne avait envoyé un courrier au président élu pour lui rappeler ses «engagements».

Mais parmi les 42 portefeuilles ou sous-portefeuilles attribués, foin de la mer, de la pêche, de la marine ou des ports. «C'est bizarre, on a l'impression qu'ils ont oublié», s'inquiétait-on avec circonspection au ministère de l'Agriculture, jusqu'à présent détenteur de la Pêche. Et de Brest à Saint-Malo, du Guilvinec à Bayonne, de Sète à Toulon, les marins laissaient éclater leur dépit. Ainsi, André Le Berre, ancien président du Comité de survie, créé à l'initiative des pêcheurs, d