Jean-Martin Folz vient de commettre un impair. Rien de grave, bien
sûr, mais tout de même. En annonçant lui-même hier sa prochaine arrivée chez PSA-Peugeot-Citroën à «un poste de direction générale», le patron démissionnaire d'Eridania-Beghin Say est allé un peu vite en besogne.
Dans cette maison austère, jusqu'au linoleum grisé de ses couloirs, on n'aime guère ce genre de coup d'éclat. Alors, après l'annonce matinale faite par Jean-Martin Folz lors de l'assemblée générale des actionnaires d'Eridania-Beghin Say, PSA s'est attaché à ramener l'information à de justes proportions: «Le groupe PSA embauche Jean-Martin Folz, au 30 juin 1995, dans le cadre du renforcement de ses équipes de direction générale. Après une période de formation, il devrait se voir confier au début 1996 un poste de direction générale dans le groupe», a assuré un porte-parole usant d'une solide langue d'ébène. En clair, Jean-Martin Folz quitterait la direction d'un groupe pesant 50 milliards de francs, pour devenir un directeur général adjoint parmi une dizaine d'autres. L'hypothèse paraît peu crédible. En fait, l'homme est en piste pour un boulot «de dans deux ans». A lui de s'imposer.
Avec cette nomination, Jacques Calvet prépare activement l'après-Calvet. Dix ans dans une fonction lui paraît être une bonne distance, avait-il un jour imprudemment déclaré au Finan cial Times. Dix ans comme PDG de PSA devait l'amener à démissionner en 1994. Et puis, il y a les dates butoirs. En avril 1996 s'achève son mand