Vasseur tente de ramener les pêcheurs dans ses rets

Le ministre de l'Agriculture a pris langue avec un secteur «oublié» lors de la formation du gouvernement.

Le premier rendez-vous, mercredi matin, de Philippe Vasseur, ministre de d'Agriculture, de la Pêche et de l'Alimentation, aura été symbolique. Dès 8h30, il recevait les professionnels de la pêche, comme pour faire oublier les cafouillages qui les avaient laissés sans ministre vingt-quat re heures durant, lors de la composition du gouvernement Juppé (Libération du 20 mai).

Réunis dans une commission de suivi ­ mise en place en février 1994 après de très violentes manifestations de pêcheurs ­, les représentants de l'interprofession (producteurs, mareyeurs, armateurs, conserveurs...) sont chargés de suivre la mise en place des mesures en faveur de leur secteur. En février, 330 millions de francs (dont 180 millions à la charge directe de l'Etat) s'étaient ajoutés aux 146,5 millions provisionnés sur l'année pour la pêche artisanale. Un programme de retrait de la flotte des bateaux «non viables économiquement» était également initié. Il permet aux patrons pêcheurs exsangues de désarmer leur embarcation contre argent sonnant et trébuchant (environ 170.000 francs pour un 16 mètres et 125.000 pour un 12 mètres), tout en effaçant une partie de leurs dettes.

Aujourd'hui, malgré ces mesures conjoncturelles destinées d'abord à maintenir un climat de calme à quelques mois de l'élection présidentielle, la situation de la pêche artisanale