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Libération

Décryptages : La nouvelle cause libérale

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publié le 27 mai 1995 à 4h42
(mis à jour le 27 mai 1995 à 4h42)

Et si la droite libérale parvenue au pouvoir tentait une réhabilitation des services publics à la française, comme les socialistes ont remis au goût du jour l'entreprise au début des années 80? Cela ressemble à une boutade, mais cela va peut-être devenir une urgente nécessité. En effet, dans quelques jours, les agents de France Télécom, d'EDF-GDF, de la SNCF vont défiler pour la défense de leur statut et de la notion même de service public.

En tout cas, il sont quelques-uns à prôner un contre-pied idéologique au nouveau gouvernement qui n'a pas la moindre envie d'ouvrir un front social dix jours après avoir pris possession des palais nationaux. Entre la grogne sociale et une série de rendez-vous avec la Commission de Bruxelles, le gouvernement va donc jouer une partie extrêmement serrée dans les jours à venir. Deux jours après les défilés du 30 mai, les Quinze se retrouvent à Bruxelles pour débattre de la déréglementation du marché de l'électricité. Dix jours passeront et ce sera le tour des télécoms.

En bonne logique, Alain Juppé et Alain Madelin devraient se réjouir de la libéralisation des marchés publics. Mais voilà que le ministre de l'Economie et des Finances, conseillé par des économistes ultralibéraux comme Pascal Salin, Jean-Jacques Rosa ou Henri Lepage, semble avoir oublié les leçons appliquées par Margaret Thatcher en Grande-Bretagne. Il se mue en défenseur de l'école française du secteur public auprès des fonctionnaires de Bruxelles. Et de faire remarquer que la