«Entre les socialistes et les balladuro-centristes, on n'a pas
vraiment eu droit de citer au cours de ces dernières années, j'espère que ça va changer.» Pierre Habib-Deloncle, le fondateur historique du RPR-Banque, fidèle serviteur du gaullisme hors et dans l'entreprise, aimerait bien lire dans les yeux des responsables de sa maison politique un peu plus de reconnaissance. Lui qui, dès le 25 juin 1981, après la défaite de la droite aux législatives, engageait sur le terrain le combat «contre la collectivisation du secteur bancaire» en organisant la plus importante section professionnelle RPR jamais créée, conserve une certaine amertume «de ces années de lutte». «Nous nous sommes battus contre les nationalisations à l'intérieur de nos établissements. Nous avons pris des risques et nous avons payé. Aujourd'hui, nous attendons que le discours de Chirac contre la technocratie se traduise enfin dans les faits.»
Revanchards? Tous les militants RPR dans les entreprises ne le sont probablement pas. Mais partout où elles existent, les sections professionnelles entretiennent une paranoïa plus ou moins marquée à l'égard «du pouvoir socialiste», «des patrons socialistes» et de toute «la galaxie socialo-marxiste qui a dirigé le pays». Ce réseau atypique aux contours claniques aurait-il vieilli? Il est en tous les cas unique en son genre. Aucun autre parti politique dans l'Hexagone ne peut se vanter d'avoir constitué de tels relais professionnels. Les grandes banques et compagnies d'assuran