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Libération

Usinor-Sacilor: jour J-1 de la privatisation. Le troisième groupe sidérurgiste mondial est estimé à 17 ou 18 milliards.

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publié le 31 mai 1995 à 4h37

Et l'acier revint aux mains du privé. Ce pourrait être le titre d'un

nouveau chapitre dans la grande saga de la sidérurgie, qui a connu plusieurs épisodes mouvementés. Demain, Usinor-Sacilor deviendra, selon toute vraisemblance, la première entreprise privatisée du gouvernement Juppé. A Matignon, hier, on confirmait prudemment «le respect du calendrier» qui avait fixé au 1er juin la date limite de l'opération. Le Premier ministre doit signer le décret qui permettra ensuite de saisir la Commission des privatisations chargée d'établir la valeur minimale du groupe, estimée à 17 ou 18 milliards de francs. Sur cette base, le prix de l'action sera fixé peu après.

Le bruit courait, hier, que le gouvernement aurait également prévu une «lettre» d'orientation sociale qui confirmerait le rôle de la Sodie, la société de réindustrialisation d'Usinor-Sacilor, et les conventions en faveur de l'emploi en cours. De quoi tempérer l'angoisse des organisations syndicales. Le 18 mai, la CGT avait écrit au président Jacques Chirac pour lui faire part de son «refus le plus ferme de voir privatiser Usinor-Sacilor», tandis que la CFDT demandait à Alain Juppé de «ne pas privatiser la sidérurgie sans préalable social négocié».

Moins de quinze ans après la reprise en main totale du secteur par l'Etat, Usinor-Sacilor, troisième groupe sidérurgiste mondial, va donc repasser en sens inverse. En faisant le forcing pour être sur le haut de la pile des «privatisables», le groupe a d'abord voulu profiter d'un re